China Jam Diary / 17 septembre

Aujourd’hui il fait toujours froid mais un peu moins et surtout le baromètre est monté en flèche. Le temps est magnifique et la température est un peu meilleure.

Sean tape un essai mais tombe dans le crux.
Nico enchaîne la longueur suivante, superbe. Puis nous nous retrouvons tous au relai suivant. Sean fait la longueur suivante, une longueur incroyable dans d’immenses tafonis et qui franchit un toit. Nico l’a rejoint mais le froid était à nouveau là en fin de journée.

Nico a fait une migraine et Steph n’est toujours pas au top.

Le soir, on se gèle dans les portaledges et on est heureux de se coucher.
Perso, mon sac de couchage acheté en Chine au départ de l’expé ne me satisfait qu’a moitié et j’ai du mal à dormir a cause du froid. Mais Bon rien de grave, comme on dit ici: ça c’est rien ça !!!

China Jam Diary / 16 septembre

Je suis monté nettoyer la longueur de Sean car elle était pleine de neige après la grosse chute de neige de la veille qui s’est prolongée toute la nuit. Il a fait beau mais un froid terrible règne. Sean a quand même mis un essai dans sa longueur le soir avant que la face ne passe à l’ombre mais le froid a été le plus fort.

Nico est monté nettoyer lui aussi sa longueur mais il n’a pas fait d’essai. Trop gelé, un petit vent glacial soufflait.

Bref, ce fut une journée peu productive mais il y en aura de meilleures. En tout cas, le camp est absolument parfait et l’ambiance est démente !

China Jam Diary / 15 septembre

Nous décidons de monter le camp pour gagner quelques heures d’effort au jumar et permettre à Sean de travailler sa longueur juste à côté des portaledges.
Comme d’habitude cela prend pas mal de temps et nous nous faisons prendre par la tempête de neige en plein hissage. Nous arrivons à installer les portaledges de part et d’autre d’un petit piton rocheux. Les uns auront le soleil du matin, les autres celui du soir.

Steph n’est toujours pas en forme et râle un peu de ces journées épuisantes terminées sous la neige.

Il fait très froid et le baromètre n’est pas à la fête.

China Jam Diary / 14 septembre

Lever un peu plus matinal comme prévu mais le temps n’est pas au beau.
Sean monte sur une petite éclaircie mais le temps se gâte aussitôt. Nous restons dans les portaledges en se demandant combien de temps il va rester tout seul là-haut alors qu’il neige de plus en plus fort.
Il revient et nous entamons une petite session musicale à quatre dans les portaledges. Très sympa!

Puis c’est l’heure de la sieste. L’orage gronde.

China Jam Diary / 13 septembre

Nous décollons toujours très tard, 13/14h!
Cette fois c’est Steph qui reste au camp. Sean a très mal au ventre et a une coulante pas possible mais monte quand même accompagner Nico qui est en forme aujourd’hui.

Nous galérons encore dans la remontée pendulaire mais un peu moins qu’hier, nous avons pu donner à la corde légèrement plus de mou.

Sean travaille un peu seul sa longueur, tandis que j’assure Nico dans la longueur suivante. Il est aux anges, heureux de grimper. Hier il pensait devoir redescendre au camp de base et abandonner tellement il était mal en point. Il passe en artif aujourd’hui et essayera de libérer la voie demain. Il rentre au camp avec une grosse migraine et vomit tout son repas. C’est la troisième fois qu’il vomit depuis le début du séjour, bizarre voire inquiétant !

Depuis deux jours, nous nous levons sous la neige et le temps reste frais et gris toute la journée, de quoi bien se geler au relais. Vivement que le soleil revienne.

Demain nous essayerons de partir plus tôt car il y a du boulot !

China Jam Diary / 12 septembre

Le réveil n’est pas beaucoup plus matinal que la veille. Nico ne se sent pas bien, il a de la fièvre et des maux de tête. Il reste une journée de plus au camp.

Sean et Steph partent équiper quelques longueurs de plus, je les suis. Nous galérons dans une manip de corde sur une longue traversée, la corde est trop tendue pour la remontée au jumar. Je passe une bonne heure suspendu plein vide au-dessus d’une nouveau petit col escarpé. Grosse ambiance!

Heureusement le relai suivant est très confortable, je fais quelques images de Sean dans la longueur suivante, pour l’instant la plus dure de la voie. Il va falloir la travailler car cela ne passe pas « à vue » et le crux s’approche fort du 8a.

Retour rapide aux portaledges où nous commentons cette longueur et la suivante qui s’annonce dure et belle également. Nico semble un peu mieux mais pas encore assez en forme, il a enfin accepté de prendre des antibiotiques car il a des maux de gorge, de tête, la chiasse…

Demain qui grimpera?

China Jam Diary / 11 septembre

Lever vers 12h, Steph et Nico restent aux portaledges. Sean et moi faisons les deux longueurs suivantes, nous avons atteint le sommet du premier pilier de la face. Nous faisons relai au pied du deuxième ressaut qui semble être le plus raide et le plus beau. La paroi est sculptée de tafonis et de fissures rectilignes somptueuses.

Nous rentrons au camp enthousiastes. Les portaledges sont idéalement placés, sur un petit col enneigé qui donne du vide des deux côtés.
Un bout de saucisse, un lioph et quelques biscuits et nous dormons comme des bébés.

China Jam Diary / 10 septembre

Départ matinal pour profiter du regel, nous allons bien plus vite mais ce dernier portage est encore lourd.

Nous attaquons la remontée au jumar et les hissages vers 12h30. C’est dur, les sacs sont trop lourds et s’accrochent partout. Il faut presque toujours que l’un de nous descende ou monte débloquer les sacs. Vers 22h, nous sommes au dernier relai atteint la veille mais il reste encore du chemin et s’il est facile à grimper, il l’est nettement moins à hisser.

A 2h du matin seulement, nous installons les portaledges au pied d’un ressaut vertical au bord d’une vire neigeuse. Nous nous couchons vers 3h. Demain, ce sera grasse matinée, nous sommes tous éreintés.

China Jam Diary / 9 septembre

Aujourd’hui, j’ai choisi de descendre chercher le dernier chargement laissé en contrebas et de remonter tout simplement au camp pour gérer et préparer au mieux le matériel et les batteries dont je vais avoir besoin en paroi. C’est le denier jour pour faire ça car nous prévoyons de monter en paroi dès demain, c’est à dire, de quitter ce camp avancé et de dormir alors dans la voie sur nos portaledges.

Il fait un temps magnifique, pourvu que cela dure.

Sean, steph et Nico sont montés au pied de la face plus tôt cette fois pour profiter du regel de la nuit. Nico, fatigué, rentre vers 14h30, tandis que Steph et Sean ont fixé les 200 autres mètres de corde statique afin que demain, nous montions le camp le plus haut possible.

Ils rentrent tard mais contents. Demain sera le grand jour.

China Jam Diary / 8 septembre

Le soleil se lève une fois de plus bien tard sur ce nouveau camp et nous nous levons donc un peu trop tard. Nous prenons pied sur le glacier pour le premier portage vers la face vers 12h30, heure fatidique, heure de la fonte, heure de s’enfoncer à chaque pas, de dépenser trois fois plus d’énergie qu’il n’en faudrait au lever du jour.

Nous mettons finalement 4 heures au lieu des 2 prévues. L’approche de la paroi est magnifique sur un glacier large et sans crevasses. La face en elle-même est de plus en plus attirante, nous décidons de la ligne que nous allons tenter dans les jours à venir et l’excitation est à son comble, nous aimerions tellement être déjà là-haut dans nos portaledges.

Steph craque. Il rentre au camp exténué par ce énième portage, nous laissant à Nico, Sean et moi le soin des premières longueurs. Après un « pierre, papier, ciseaux », c’est à Sean que revient le droit de fouler pour la première fois le rocher du Kyzyl Asker. Après une belle longueur de presque 60m, nous le rejoignons avec un plaisir non dissimulé de grimper enfin. Nous hissons un premier sac dit « haul bag » et Nico s’attaque à la longueur suivante et s’arrête en bout de corde. Ces deux premières longueurs sont splendides, le rocher est parfait, au soleil jusqu’à 18h30, chaud malgré l’altitude (4700m tout de même).

Cette voie va être fabuleuse, la ligne est évidente, il y a de belles vires régulièrement, presque aucun risque de chute de corniche… Le top sur plus de 1200m de haut!

Le temps d’arranger les relais et de hisser un peu plus haut ce « haul bag », il est déjà largement temps de descendre. Nous quittons la paroi à 20h30 et rentrons en un peu plus d’heure (interminable) au camp où nous retrouvons Steph qui dormait. Un bon repas et tout le monde au lit.