China Jam Diary / Jour du sommet

Pas de message à vous retranscrire aujourd’hui mais une bonne nouvelle : nos 4 compères ont enfin atteint le sommet du Kizil Asker, hier (22 septembre) vers 22h!

Ils sont exténués car ils doivent lutter contre le froid et des tracas de santé (maux de tête et gelures).

Ils entameront la descente dès qu’ils se seront remis un peu sur pied.

Nous avons tous hâte de découvrir enfin les images de cette folle ascension!
je vous promets de les transmettre dès que je les aurais reçues.

Toujours votre dévouée correspondante pour l’épopée sino-franco-belge.

China Jam Diary / 21 septembre

Le réveil était bien calé à 5h30 et nous étions bien fin prêts pour une tentative vers le sommet dite « en push », mais c’est la météo qui nous a retenus dans nos duvets. Nous étions dans les nuages et il neigeait.

Nous avons repoussé l’heure du départ à 8h mais à 7h30, même topo. Nous avons donc tout simplement et malheureusement annulé notre tentative, en espérant que cette petite dégradation ne soit que passagère et non les prémices d’une perturbation de plusieurs jours. Car nos réserves de nourriture ne sont pas extensibles.

Bref, il est 13h30 et tout le monde dort, lit ou médite dans les sacs de couchage. Dehors, il neige moins mais c’est le jour blanc. Nous espérons également qu’il n’aura pas trop neigé car il reste encore vraisemblablement quelques 200m de rocher à gravir avant de toucher les pentes de neige sommitales.

Encore beaucoup de mystère en somme et rien n’est joué!

China Jam Diary / 20 septembre

Cette nuit, comble de surprise, c’est le boss Sean, celui qui n’avait plus déclaré forfait depuis la première semaine, qui a fait une belle infection accompagnée de fièvre et de frissonnements. Il a tellement mal dormi et a un tel mal de crâne qu’il doit rester au portaledge pour se reposer.

Nous montons Nico, Steph et moi au plus haut des cordes fixes posées il y a deux jours, c’est à dire à la base du troisième ressaut, en récupérant à chaque relai le maximum de cordes pour pouvoir monter le plus haut possible aujourd’hui.

Steph a oublié ses chaussons, moi, je suis de corvée manip de cordes et video, donc c’est Nico qui grimpe. Trois splendides longueurs encore sur un pilier parfait avec de magnifiques lignes de fissures pas trop dures. Arrivé au bout des cordes statiques, il est déjà 18h30, le froid s’installe vite et après avoir fait un peu de rangement et de tri dans les sacs de hissage (matos d’équipement, crampons, piolets… mais aussi rations journalières qui se sont accumulées ces derniers jours), nous redescendons.

Sean va mieux.

Nous avons maintenant fixé toutes les cordes possibles, il nous reste encore environ 400 m jusqu’au sommet et à peu près 4 jours de nourriture. Nous décidons donc de tenter un assaut vers le sommet demain.

La nuit va être courte mais tout le monde est impatient, cela fait tout de même 11 jours que nous vivons dans cette face.
Demain matin, ce sera donc environ 3h de remontée au jumar puis escalade des 200 derniers mètres de rocher puis ascension de la zone de mixte sommitale, et insh’allah la cumbre!
A demain pour le récit de ce qui sera surement notre plus grosse journée!…

China Jam Diary / 19 septembre

Aujourd’hui, au regard des chutes de neige de la veille, nous changeons nos plans. Nous pensions initialement tenter le sommet en partant tôt mais la face est plâtrée.

Nous décidons donc de monter le campement pour pouvoir fixer encore des cordes statiques jusqu’au plus haut dans le troisième ressaut et de là, tenter le sommet.
Nous hissons 4 longueurs et installons le camp sur une superbe vire de neige. La vue est extraordinaire, nous sommes à 5200m maintenant. Nous commençons à voir au dessus de tous les autres sommets environnants. Pour une fois le temps ne se gâte pas et nous terminons cette belle journée tranquillement sur nos portaledges.

Il nous reste encore grosso modo 5 jours de vivres, on entre donc dans le concret. Il n’y a plus qu’à espérer que le beau temps se maintienne.

J’ai eu droit a un beau moment d’adrénaline en étant le dernier à défaire les relais sous les toits dans des longueurs en traversée. Deux gros pendules au moment d’enlever le dernier friend! Youhou! Grosse ambiance!

Nous en sommes à l’heure des lyophilisés. Puis ce sera une bonne nuit.
Demain on monte le plus haut possible pour tenter le sommet après-demain.
Bonne nuit!

China Jam Diary / 18 septembre

Le temps est toujours aussi magnifique, la température est bien meilleure.

Sean tape un essai dans sa longueur dès 10h du mat, je l’assure pendant que Steph et Nico montent pour fixer les cordes statiques le plus haut possible car nous sommes encore loin du sommet.

Sean met un deuxième puis un troisième essai. Il est de mieux en mieux dans cette voie mais le crux est encore dur et il hésite entre une épaule infâme pour monter les pieds ou un monodoigt en inversé en verrou dans la fissure type Cobra crack. Aucune des deux méthodes ne passe à l’enchainement malheureusement mais ça va le faire.

Pour ne pas rester sur un vide et même s’il veut revenir pour l’enchainer, il décide de faire une variante pour rejoindre la longueur supérieure. Une fois la formalité faite, il rejoint Nico et Steph qui avancent.

Steph redescend et Nico et Sean fixent jusqu’à la deuxième grosse vire de la face, en gros, c’est le deuxième tiers! Il reste encore une troisième face d’environ 400m avant d’atteindre les pentes du sommet.

Un orage éclate et la neige tombe dru. Moi, j’ai fait ma journée de repos et après avoir assuré Sean, j’ai fait de l’eau pour les jours à venir. Deux bonbonnes de gaz y sont passées.

China Jam Diary / 17 septembre

Aujourd’hui il fait toujours froid mais un peu moins et surtout le baromètre est monté en flèche. Le temps est magnifique et la température est un peu meilleure.

Sean tape un essai mais tombe dans le crux.
Nico enchaîne la longueur suivante, superbe. Puis nous nous retrouvons tous au relai suivant. Sean fait la longueur suivante, une longueur incroyable dans d’immenses tafonis et qui franchit un toit. Nico l’a rejoint mais le froid était à nouveau là en fin de journée.

Nico a fait une migraine et Steph n’est toujours pas au top.

Le soir, on se gèle dans les portaledges et on est heureux de se coucher.
Perso, mon sac de couchage acheté en Chine au départ de l’expé ne me satisfait qu’a moitié et j’ai du mal à dormir a cause du froid. Mais Bon rien de grave, comme on dit ici: ça c’est rien ça !!!

China Jam Diary / 16 septembre

Je suis monté nettoyer la longueur de Sean car elle était pleine de neige après la grosse chute de neige de la veille qui s’est prolongée toute la nuit. Il a fait beau mais un froid terrible règne. Sean a quand même mis un essai dans sa longueur le soir avant que la face ne passe à l’ombre mais le froid a été le plus fort.

Nico est monté nettoyer lui aussi sa longueur mais il n’a pas fait d’essai. Trop gelé, un petit vent glacial soufflait.

Bref, ce fut une journée peu productive mais il y en aura de meilleures. En tout cas, le camp est absolument parfait et l’ambiance est démente !

China Jam Diary / 15 septembre

Nous décidons de monter le camp pour gagner quelques heures d’effort au jumar et permettre à Sean de travailler sa longueur juste à côté des portaledges.
Comme d’habitude cela prend pas mal de temps et nous nous faisons prendre par la tempête de neige en plein hissage. Nous arrivons à installer les portaledges de part et d’autre d’un petit piton rocheux. Les uns auront le soleil du matin, les autres celui du soir.

Steph n’est toujours pas en forme et râle un peu de ces journées épuisantes terminées sous la neige.

Il fait très froid et le baromètre n’est pas à la fête.

China Jam Diary / 14 septembre

Lever un peu plus matinal comme prévu mais le temps n’est pas au beau.
Sean monte sur une petite éclaircie mais le temps se gâte aussitôt. Nous restons dans les portaledges en se demandant combien de temps il va rester tout seul là-haut alors qu’il neige de plus en plus fort.
Il revient et nous entamons une petite session musicale à quatre dans les portaledges. Très sympa!

Puis c’est l’heure de la sieste. L’orage gronde.

China Jam Diary / 13 septembre

Nous décollons toujours très tard, 13/14h!
Cette fois c’est Steph qui reste au camp. Sean a très mal au ventre et a une coulante pas possible mais monte quand même accompagner Nico qui est en forme aujourd’hui.

Nous galérons encore dans la remontée pendulaire mais un peu moins qu’hier, nous avons pu donner à la corde légèrement plus de mou.

Sean travaille un peu seul sa longueur, tandis que j’assure Nico dans la longueur suivante. Il est aux anges, heureux de grimper. Hier il pensait devoir redescendre au camp de base et abandonner tellement il était mal en point. Il passe en artif aujourd’hui et essayera de libérer la voie demain. Il rentre au camp avec une grosse migraine et vomit tout son repas. C’est la troisième fois qu’il vomit depuis le début du séjour, bizarre voire inquiétant !

Depuis deux jours, nous nous levons sous la neige et le temps reste frais et gris toute la journée, de quoi bien se geler au relais. Vivement que le soleil revienne.

Demain nous essayerons de partir plus tôt car il y a du boulot !